La multinationale Millicom joue gros en brûlant le décret présidentiel du 2 août 2017, qui consacre la cession de Tigo à Wari. Cinq jours seulement après sa publication, Millicom est revenue à la charge pour remettre en cause la décision souveraine de l’état engageant l’honneur de la République avec les symboles qu’elle représente dans le fonctionnement des organes de la nation. Une posture affligeante de la part de la multinationale Millicom qui, selon Confidentiel Afrique, vise à décrédibiliser la puissance publique. Selon nos confrères, les propos tenus par Viviane Kobeh, attachée de presse du Groupe Millicom, lesquels mettent en évidence « la position de rupture de la transaction avec Wari et le maintien de l’accord de Millicom dans l’opération de cession de Tigo avec ses nouveaux alliés», n’ont pas été du goût du Président et de ses collaborateurs.
« Qui protège Millicom? «
« Millicom se fout de qui ? Un décret présidentiel ça s’applique dans toute sa plénitude et sa rigueur », commente une source officielle à Confidentiel Afrique. Pourquoi Millicom défie l’état ? Qui le protège en coulisses ? L’Etat a indubitablement la responsabilité et la primauté de décider qui doit opérer ou non sur son marché. Surtout dans un secteur aussi stratégique que celui des télécoms. Le Sénégal n’est pas une République bananière où les opérateurs de téléphonie peuvent fouler au pied l’autorité de l’état. En Côte d’Ivoire, il y a quelques mois, l’état avait pris la décision de retirer à quatre compagnies de téléphonie leurs licences d’opérateur sur le marché (Comium, Café Mobile, Green et Warid). Cette sortie inopportune de Millicom pose le récurent débat lié au respect de l’autorité de l’état.
Le Premier ministre Boun Abdallah Dionne aux manettes
Le décret présidentiel du 2 août dernier pris par le Chef de l’état, Macky SALL, consacrant la cession de Tigo à Wari, est très bien suivi et pris en charge par le Premier ministre Boun Abdallah Dione. Ce dernier, en parfaite intelligence et synergie avec la position tranchée du Président SALL, est aux manettes. Son entregent, sa sérénité et sa pugnacité dans un domaine aussi stratégique, permettront de mieux surveiller et d’accélérer la transaction dans les règles conformes à l’esprit et au contenu du décret présidentiel.