Kim Jong-un, photographié dans un cimetière militaire à l’occasion du 64e anniversaire de la fin de la guerre de Corée. Photographie rendue publique le 28 juillet 2017.KCNA/via REUTERS
La guerre des mots se poursuit entre Donald Trump et le régime de Kim Jong-un. Pour le deuxième jour d’affilée, en réponse à la dernière déclaration du président américain, la Corée du Nord a menacé de frapper avec un missile balistique les environs de l’île de Guam, territoire non incorporé des Etats-Unis qui abrite une base navale et une base aérienne américaines. Le numéro un du Pentagone a réagi.
Ce jeudi matin 10 août à Séoul, les chefs d’état-major interarmées (JCS) de la Corée du Sud, sœur ennemie de la Corée du Nord, ont averti Pyongyang qu’il paierait le prix fort en cas d’attaque contre le Sud ou l’allié américain.
Un message d’avertissement inhabituel de l’armée sud-coréenne suite à de simples menaces verbales de Pyongyang. Signe que les tensions semblent atteindre un nouveau sommet sur la péninsule coréenne.
Kim face à « la destruction de son peuple »
Mercredi, après une nouvelle menace lancée par Pyongyang, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a mis en garde Kim contre toute décision qui « conduirait à la fin de son régime et à la destruction de son peuple ».
Il répondait au commandant des forces stratégiques de l’Armée populaire de Corée (APC), qui a déclaré que son pays examinait minutieusement la possibilité de tirer simultanément quatre missiles balistiques de portée intermédiaire.
Ces derniers pourraient prendre la direction, a précisé le général Kim Rak-gyom, commandant des forces balistiques nord-coréennes, de l’île américaine de Guam, située dans le Pacifique. Et de conclure que le plan d’attaque serait achevé à la mi-août, selon l’agence de presse KCNA.
« Quatre missiles seront tirés simultanément et survoleront les préfectures japonaises de Shimane, Hiroshima et Koichi », a annoncé le général Rak-Gyom. Il a précisé que les engins voleront « 17 minutes et 45 secondes sur une distance de 3356,7 km » pour enfin s’écraser en mer à 30 ou 40 km de Guam, c’est-à-dire à l’extérieur des eaux territoriales américaines.
Des projets militaires communiqués avec autant de précisions sont très inhabituels de la part de l’armée nord-coréenne, faisant croire à certains experts que le projet sera effectivement mis à exécution.
Donald Trump est « dépourvu de raison »
Les avertissements répétés des Etats-Unis ne semblent donc, pour le moment, que renforcer la rhétorique belliqueuse du régime de Kim Jong-un. Et ce, alors que Donald Trump lui-même se montre de plus en plus agressif.
Ainsi, après avoir promis « le feu » et « la colère » à la Corée du Nord, le président des Etats-Unis a vanté les mérites de l’arsenal nucléaire américain, le présentant comme « plus fort et plus puissant » que jamais.
L’annonce du général Kim Rak-gyom serait tombée dans les heures suivantes, selon KCNA. Et ce dernier aurait fait remarquer que le locataire de la Maison blanche était « dépourvu de raison », et que seule la force fonctionnait avec lui, rapporte notre correspondant à Séoul, Louis Palligiano.
« La Corée du Nord ne renoncera pas »
« Je pense qu’on a franchi une étape. En décidant de se démarquer de la patience stratégique de Barack Obama, Trump a en effet été beaucoup plus loin que jamais les Etats-Unis n’étaient allés »,