En marge de la clôture des 4 salons, à savoir la 11ème édition du Salon international pour l’alimentation (SeneFood), le Salon international pour l’emballage (Senepack), le 4ème Salon international de beauté, du cosmétique et de l’hygiène (Bch) et le 2ème Salon international des machines, équipements, et technologies agricoles (Senagro), M. Adama Lam, Président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal ( CNES) au cours de la conférence sur le thème : « Comment mettre à l’échelle l’incorporation des céréales locales dans la planification », estime qu’il faut qu’on arrive à produire ce que nous mangeons.
Le Président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal affirme : « Nous avons un pays qui importe 1,4 million de tonnes de riz et pratiquement 860 000 tonnes de blé, soit une valeur de plus de 500 milliards FCFA. Nous n’avons pas de riz, nous n’avons pas de mil, nous n’avons plus de poisson, nous voulons l’autosuffisance mais nous avons paysannerie qui travaille trois mois dans l’année ».
Et M. Lam de poursuivre : « Cette situation n’est pas durable. Les Sénégalais doivent comprendre qu’on ne peut pas continuer dans cette voie, les subventions ne peuvent plus continuer. L’État n’en a plus les moyens. Ceux qui nous assistent notamment ls Banque mondiale n’en veulent pas. Nous avons un endettement qui dépasse les 70%. Il faut que l’on soit moins paresseux. Il faut qu’on mange ce que nous avons et arrive à produire ce que nous mangeons, il faut arrêter les subventions. Il faut qu’on apprenne à manger des beignets de farine de maïs ou de mil. Il faut qu’on cultive également avec les moyens qu’il faut disposer plus de mil. Il faut qu’on apprenne à souffrir ».
Selon M. Lam, la CNES regroupe 16 fédérations allant notamment dans tous les secteurs de l’économie sénégalaise avec une composante très forte dans notre ADN, qui est le patriotisme économique.
Et le président de la CNES rajoute : « Je crois qu’il faut dire aux sénégalais que la facilité, c’est fini. Le discours qui est le thème que nous développons, c’est de dire qu’on n’interdit à personne de manger et pour vue ce qu’ils veulent continuer dans cette logique, y mettent le prix. Le fait de consommer de plus en plus de pain, le pouvoir politique a tendance à dire que je ne veux plus de crime social, je vais continuer à supporter les surplus et les farines locales ne pourront jamais être compétitives, il faut arrêter les subventions. Il faut apprendre à manger le matin la bouillie de mil, la bouillie de maïs. Il faut apprendre à manger les beignets de farine de mil, de farine de maïs. Il faut dire aux sénégalais qu’on ne peut plus parler de denrées de premières nécessités qu’on importe, c’est vraiment tromper le peuple et tout le peuple. Il faut qu’on commence à cultiver les céréales locales ».
Il conclut : « Je crois que nous avons un pays qui veut vivre en important l’essentiel de ce qu’il mange, cela, c’est une aberration et nous vivons cette aberration depuis 64 ans. Nous avons eu des rappels à l’ordre avec la Covid, nous avons eu aussi un rappel avec la guerre en Ukraine mais on a l’impression que nous avons des œillères, nous ne voulons pas voir à la réalité dans notre pays. Il est temps que nous essayons de prendre notre destin en mains, c’est ce que nous essayons de faire dans ce panel pour recueillir l’avis aussi bien des pouvoirs publics, du patronat et des acteurs pour enfin, nous espérons trouver des solutions intéressantes et importantes pour l’avenir de notre pays ».