A l’appel de l’opposition, une foule de Togolais a déferlé mercredi 6 septembre dans la ville de Lomé, scandant des slogans hostiles au pouvoir.
C’est une foule immense qui est descendue dans la rue en ce premier jour de manifestation à l’appel de l’opposition. Malgré l’annonce la veille de l’adoption d’un avant-projet de loi, qui prend en compte la limitation des mandats présidentiels et le mode de scrutin, l’opposition estime que c’est du dilatoire. « Si c’est une question qui doit être discutée à l’Assemblée nationale, pourquoi elle n’a pas été relevée ? »
La grande foule a parcouru plusieurs artères, certains avaient des drapeaux à la main, d’autres des pancartes sur les lesquelles on pouvait lire : « 50 ans, c’est trop », « la dictature se nourrit de l’inactivité », « trop c’est trop ». Une foule qui a chuté au bas-fond du collège St Joseph, où les leaders ont animé un grand meeting.
Jean-Pierre Fabre, chef de fil de l’opposition togolaise, a appelé les militants à manifester encore ce jeudi. Quant à Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, elle appelle à remise du compteur à zéro : « On arrête le compteur, il faut que le président se rende compte que le peuple veut la Constitution de 1992, qu’il la lui donne et qu’il en tire les conséquences lui-même. »
Dans plusieurs villes du pays, les manifestations se sont simultanément déroulées dans le calme. Cette première journée de grande mobilisation s’achève, les manifestants sont rentrés, elle aura été aussi une journée au cours de laquelle la connexion internet aura été très restreinte pour une fois.
Pendant cette journée de mobilisation, le Premier ministre togolais était pour sa part en visite officielle à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour un forum sur l’agriculture. Après avoir rendu visite au président ivoirien Alassanne Ouattara, Komi Sélom Klassou a fait une déclaration concernant ces manifestations.