Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso ont réactivé en février l’idée d’une force militaire régionale conjointe, qui pourrait compter jusqu’à cinq mille hommes.
Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré, mardi 15 août, à Ouagadougou, que les pays du G5 Sahel étaient « unis » face au « terrorisme », après l’attaque perpétrée dimanche par des djihadistes présumés dans le centre de la capitale burkinabè, qui a fait dix-huit morts.
« Nous ne baisserons pas les bras, on ne nous effraiera pas », a lancé le chef de l’Etat dans une déclaration à la presse au palais présidentiel de Ouagadougou. « [les assaillants] ne réussiront pas à nous faire nous terrer dans nos maisons (…) Le G5 Sahel est uni face au terrorisme », a martelé M. Keïta, président en exercice du G5 Sahel, coalition antiterroriste composée de cinq pays sahéliens (Mauritanie, Tchad, Mali, Niger et Burkina Faso).
Face à la situation sécuritaire dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par des violences djihadistes, le G5 a réactivé en février l’idée d’une force régionale conjointe, lancée en novembre 2015. Mais son financement est loin d’être finalisé : seulement 50 millions d’euros ont été promis sur les 450 jugés nécessaires.
La France, présente dans la zone sahélo-saharienne avec 4 000 hommes engagés dans l’opération antidjihadiste « Barkhane », encourage la création de cette force militaire, qui pourrait compter jusqu’à 5 000 hommes.
Attaque non revendiquée
Le Burkina Faso est sous le choc après l’attentat de dimanche soir, qui a fait dix-huit morts et vingt-deux blessés. Il était environ 20 h 30 lorsque deux jeunes individus à moto ont sorti leurs kalachnikovs et tiré sur les clients attablés à la terrasse du café-restaurant Aziz Istanbul, dans le centre-ville de Ouagadougou, sur l’avenue Kwame-Nkrumah. L’attaque, menée par des djihadistes présumés, n’a pas été revendiquée.
Le mode opératoire de cet attentat rappelle l’attaque djihadiste du 15 janvier 2016. Un commando avait alors mitraillé avec des armes automatiques le café Cappuccino, situé à 200 mètres du restaurant Aziz Istanbul, et plusieurs autres établissements du centre de Ouagadougou.
Revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), cet attentat fit trente morts et soixante et onze blessés, en majorité des étrangers.