L’opposant Leopoldo Lopez s’adresse à des journalistes dans la résidence de l’ambassadeur espagnol à Caracas, le 2 mai 2019. Carlos Garcia Rawlins, Reuters
Au Venezuela, les regards se tournent depuis le 30 avril vers l’opposant Leopoldo Lopez. Ce dissident « superstar », libéré de son assignation à résidence par des militaires ayant fait défection, fera-t-il de l’ombre à Juan Guaido?
Au petit matin du 30 avril, jour de l’ »Opération Liberté » lancée par l’opposant vénézuélien Juan Gaïdo, un groupe de militaires, aidés par le chef des renseignements, se rend au domicile du prisonnier politique le plus important du Venezuela pour le libérer de son assignation à résidence. Condamné en 2014 par le régime à plus de 13 ans de réclusion, Leopoldo Lopez émeut les anti-Maduro en postant dès 8 heures du matin une photo sur Twitter, où il apparaît aux côtés de Juan Guaido et où il appelle l’armée et la population à « conquérir la liberté ».
Trois jours plus tard, alors que l’insurrection voulue par Juan Guaido semble avoir échoué, on le retrouve dans la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Caracas. « Nous avons ouvert une brèche et cette brèche va finir par faire céder la digue » dit-il à un groupe de journalistes, devant lesquels il refuse de parler de maladresses ou d’un échec de l’opération visant à renverser Nicolas Maduro. « Le 30 avril n’est que le début d’un processus irréversible (…) où rien n’a été improvisé », ajoute-t-il, promettant un changement politique « dans quelques semaines ».