Au Burkina Faso, la brigade territoriale de gendarmerie de Toéni, localité située à une dizaine de kilomètres de la frontière à l’ouest du pays, a été la cible d’hommes armés dans la nuit de mercredi à jeudi 28 septembre. Les assaillants, qui n’ont pas été identifiés, ont tenté de mettre le feu au poste de gendarmerie avant de s’enfuir vers la frontière malienne avec des motocyclettes appartenant aux gendarmes. Aucune victime ni blessé n’a été enregistré dans les rangs des forces de sécurité burkinabè. Mais ce genre d’attaques se multiplient.
Les assaillants sont arrivés sur des motos et ont commencé par s’attaquer aux domiciles des gendarmes situés non loin de la brigade territoriale, explique une autorité locale sur place. Au nombre d’une vingtaine, ils étaient armés de fusils de type kalachnikov PKMS, précise une source sécuritaire.
Les gendarmes ont riposté et les échanges de tirs ont duré un bon moment : « Les tirs venaient de partout et il était difficile de savoir le nombre exact des assaillants », souligne notre source.
Après avoir tenté de mettre le feu au poste de gendarmerie, les assaillants sont repartis avec cinq motocyclettes appartenant à la brigade et aux gendarmes. Ils se sont dirigés vers la frontière malienne. Aucune victime ni blessé n’est signalé du côté des forces de sécurité.
Des renforts ont été envoyés sur les lieux. Le calme est revenu dans la localité et le service a repris à la brigade territoriale de gendarmerie de Toéni.
Les opérations de sécurisation sont en cours pour éviter que la zone soit encore la cible d’attaques. Toéni est une commune rurale située à 10 kilomètres de la frontière malienne, au nord-ouest du pays.
Multiplication des attaques à la frontière malienne
Les attaques se multiplient dans cette zone. C’est le deuxième poste de gendarmerie attaqué ces dernières semaines. Le mode opératoire reste le même. Les attaques se font à la tombée de la nuit au moment où une partie du personnel est absent des brigades.
La région fait partie de la zone rouge déconseillée aux Européens par leurs ambassades. Mais jusque-là, elle n’était pas la cible des assaillants.
Selon une source sécuritaire, la forte présence des forces de défense et de sécurité dans la partie est du nord du Burkina pourrait être la raison d’une délocalisation des attaques du côté ouest. Cette source sécuritaire pense que ces attaques peuvent être considérées comme des « harcèlements » dans le but de « disperser » les forces de sécurité.
Le but des assaillants reste le même : « décourager et installer une psychose au sein des populations », explique cet officier. Une source locale précise que les assaillants ont bien étudié les mouvements des populations et des forces de sécurité sur place. « On a l’impression qu’ils vivent avec nous », raconte-t-il. « Ils savent à quel moment lancer l’assaut et à quel moment se replier », poursuit cette autorité locale.
Sur l’identité des assaillants, en ce qui concerne les deux attaques dans la province du Sourou, les témoins soutiennent qu’ils se sont tout simplement dirigés vers la frontière malienne avant l’arrivée des renforts.