Tous les acteurs, partenaires techniques et financiers, bailleurs de fonds et autorités du secteur des transports impliqués dans le projet BRT (« SunuBRT ») se sont réunis à Dakar pour marquer le début d’une transformation majeure dans la mobilité urbaine.
D’après le communiqué parvenu à notre rédaction, Dakar Mobilité, la société privée de droit sénégalais chargée de l’acquisition et de la maintenance du matériel roulant et systèmes associés, et de l’exploitation du BRT, a réuni les partenaires techniques et financiers du projet, ce 15 janvier, pour remercier ces derniers et célébrer un partenariat inédit en Afrique de l’Ouest.
Le document précise que le système BRT de quatre lignes de bus 100 % électriques, sur un couloir dédié de 18,3 km de long, vient, en effet, d’être inauguré officiellement. Et quelque 88 milliards FCFA (135 M€) ont été mobilisés par Dakar Mobilité pour son déploiement.
« Pour l’occasion, Proparco (filiale de l’Agence Française de Développement en charge du secteur privé), l’UE (Union européenne), l’EAIF (Emerging Africa Infrastructure Fund – Fonds d’infrastructure pour l’Afrique émergente), le PIDG TA (Private Infrastructure Developing Group Technical Assistance Groupe de développement des infrastructures privées), et Ninety-One (gestionnaire d’actifs mondial), se sont donné rendez-vous pour marquer cet effort conjoint et s’assurer des engagements collectifs pour avoir un impact positif sur la mobilité urbaine à Dakar », précise-t-on dans le document susmentionné.
Le document précise que le Conseil exécutif des transports urbains durables (CETUD) a entrepris un vaste programme de restructuration du réseau de transport urbain de la capitale sénégalaise, notamment grâce à la mise en place du système « BRT » SunuBRT.
Et pour le financement des matériels roulants et équipements associés, un prêt d’un montant de 56 milliards FCFA (85,4 M€) est apporté à parts égales par Proparco et l’EAIF, agissant par l’intermédiaire de sa société de gestion Ninety-One.
« Tous deux mettent également à disposition de Dakar Mobilité un prêt pour un total d’environ 4 milliards de FCFA (6,4 M€) afin de financer le remplacement des batteries des bus à la fin de leur durée de vie (huit ans) », explique-t-on dans le document.
Toujours d’après le document, deux subventions, l’une déléguée par l’UE pour un montant d’environ 4,5 milliards de FCFA (7 M€), l’autre sécurisée auprès du PIDG TA pour environ 6 milliards de FCFA (9 M€), viennent compléter le financement du projet.
« Le financement de l’UE est inclus dans le paquet d’investissements mobilisé dans le cadre de la stratégie européenne du Global Gateway, visant notamment à renforcer des liaisons intelligentes, propres et sécurisées dans les secteurs du numérique, de l’énergie et des transports y inclus la mobilité urbaine », souligne le document.
Le document mentionné, les infrastructures du BRT ont été construites sous la responsabilité directe du CETUD. Celui-ci a délégué – pour une durée de 15 ans l’acquisition et la maintenance du matériel roulant et des systèmes associés, ainsi que l’exploitation du BRT, à Dakar Mobilité. Et cette dernière est détenue par Meridiam (70 %) et le FONSIS (30 %). À ce jour, le projet BRT de Dakar est l’un des plus innovants en termes de transition énergétique développé en Afrique.
« C’est réjouissant de voir que tous nos efforts conjoints et articulés ont abouti à ce financement innovant public-privé au service d’un projet de transport de masse décarboné tout aussi innovant et réplicable. Nous remercions nos partenaires pour l’accompagnement tout au long du projet. En mettant en place ce modèle, les partenaires techniques et financiers ont permis la réalisation de ce projet d’envergure et ouvrent sans aucun doute la voie aux financements d’autres projets de ce genre en Afrique ». a expliqué Yves Wininger, le Directeur général de Dakar Mobilité.
Le document explique qu’avec les perspectives de croissance démographique et économique de l’agglomération dakaroise (cinq millions d’habitants en 2030), ce projet inédit en Afrique de l’Ouest contribue à la modernisation du système de transports publics sénégalais.
« Dans le transport de masse, le BRT sera la première innovation de la sous-région à joindre aussi rapidement deux points distants, au moment de sa mise en service. Il reliera la gare routière de Petersen, dans le quartier du Plateau, au sud de la presqu’île, à la préfecture de Guédiawaye dans la banlieue nord, grâce à une flotte de 121 bus, 100 % électriques, en 45 minutes, soit un temps de trajet divisé par deux », renseigne la source.
Le document souligne que le BRT deviendra un mode de transport majeur de l’agglomération dakaroise, avec un objectif, à terme, de 300 000 voyageurs par jour. Et il desservira 23 stations et reliera quatorze communes parmi les plus peuplées, au travers de quatre lignes (une ligne « omnibus » et trois lignes express ou semi-express).
Et le document de poursuivre : « En plus de révolutionner la mobilité urbaine, le BRT est aussi l’un des premiers systèmes de transport de masse de la sous-région à atténuer l’empreinte environnementale de manière significative. Dakar connaîtra une réduction d’émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 59 000 tonnes de CO2 environ par an. Les Dakarois devraient pouvoir emprunter les premiers bus BRT ce mois de janvier, avec une mise à disposition complète du système envisagée avant l’été 2024 ».
Toujours d’après le document, Dakar Mobilité créera environ 1 000 emplois directs et locaux en privilégiant l’accès à l’emploi des femmes et en veillant à ce que les jeunes bénéficient des expertises internationales mobilisées sur le projet pour développer des compétences solides en transport public de masse.
« En parallèle du BRT, le CETUD réorganise progressivement certaines lignes de bus exploitées par AFTU et Dakar Dem Dikk, afin d’assurer un rabattement efficace des voyageurs vers le BRT et le TER », conclut-on dans le document.