Pendant plus de trois siècles, environ 7 millions d’Africains ont été arrachés à leurs pays pour être réduits en esclavage en Amérique du Sud. Qui sont leurs descendants ? Une équipe de chercheurs a essayé de répondre à cette question. L’étude a été publiée dans la revue American Journal of Human Genetics et il en ressort qu’en fonction des pays, ces populations n’ont pas forcément évolué de la même façon.
Pour connaître l’histoire des Noirs Marrons, les chercheurs se sont appuyés sur des communautés vivant en Colombie, au Brésil, au Surinam et en Guyane française. Le matériel génétique de 230 personnes a été analysé pour déterminer leur ascendance et il a été comparé à des habitants d’Afrique de l’Ouest.
Cette étude révèle ainsi de grandes différences entre les communautés. Par exemple, en Guyane française et au Surinam, la composante africaine du code génétique des Noirs Marrons est de 98 %. Cela veut dire que leurs ancêtres ont vécu pendant 400 ans dans des communautés relativement fermées, sans métissage.
A l’inverse, pour les Afro-descendants de Colombie et du Brésil, on observe un métissage bien plus important, notamment dans la lignée paternelle, qui a une composante européenne non négligeable. Les chercheurs expliquent historiquement ce phénomène par l’arrivée des colons dans ces pays.
L’étude publiée va plus loin. Elle a permis de déterminer de quelle région en Afrique venaient les ancêtres des Noirs Marrons. La population afro-colombienne a ainsi des liens avec le Ghana, le Bénin et le Nigeria occidental. Les Afro-brésiliens sont, eux, plus proches des Angolais.
Il s’agit là d’une confirmation des données historiques qui nous permettent d’en savoir plus sur le passé d’esclaves africains.