Malgré les difficultés que traverse la Poste, les travailleurs ont organisé un grand rassemblement au Lycée John F Kennedy pour échanger sur la situation de leur entreprise. Avec le changement de régime, ils fondent beaucoup d’espoir sur les nouvelles autorités pour la relance de la Poste. M. Ibrahima Sarr, coordonnateur du cadre unitaire des syndicats de la Poste, estime qu’ils combattent pour la survie de la Poste.
« Aujourd’hui les postiers, dans une solidarité parfaite, dans l’unité la plus totale, célèbrent le 1 er Mai qui coïncide avec un contexte particulier. Effectivement la Poste est en guerre, elle combat pour sa survie. Elle combat contre les difficultés qui l’assaillent. Et aujourd’hui, nous comptons gagner cette guerre-là parce que nous pensons et nous osons croire que nous aurons comme allié un Etat du Sénégal, un Etat du Sénégal consciencieux, un Etat du Sénégal qui, aujourd’hui, résume à travers son projet de société qui veut un Sénégal souverain, un Sénégal juste, un Sénégal propre. Et tout cela ne peut pas se bâtir sans une Poste viable, performante », a souligné M. Ibrahima Sarr, coordonnateur du cadre unitaire des syndicats de la Poste.
D’après M. Sarr, tous les Etats souverains adossent leur politique sociale, économique et monétaire dans une Poste viable. Et c’est pourquoi, ils osent espérer avoir à leurs côtés comme allié sûr les nouveaux tenants du régime.
Et M. Sarr de poursuivre : « Et pour cela, nous pensons aussi que les postiers, dans un élan d’engagement et de détermination, avec à leur tête un nouveau directeur général qui, du reste , est un homme sérail, qui a fait toutes ses armes à la Poste, qui est conscient de la situation, qui maîtrise la situation et qui est en mesure de cerner les causes, qui évalue les ampleurs des conséquences avec des postiers résolument débout, nous pensons gagner cette guerre, cette guerre du redressement de la Poste, cette guerre de la reprise des activités de la Poste aux bénéfices de toute la population sénégalaise ».
Il estime qu’aujourd’hui, si l’Etat veut asseoir une souveraineté monétaire, il ne le fera qu’avec une Poste viable et performante.
« Nous avons aussi confiance parce que les nouvelles autorités veulent bâtir un Etat juste, équitable et cette équité, cette justice sociale ne peut se faire en occultant une Poste viable parce que c’est la Poste qui ne fait d’exclusion en matière d’éducation financière. Donc toute la population sénégalaise, aujourd’hui se retrouve à la Poste. Les difficultés de la Poste, sont senties et par les travailleurs mais aussi plus par les populations surtout celles qui sont le plus vulnérables. J’en veux pour preuve les pensionnaires qui dans les contrées du Sénégal, aujourd’hui les méthodes de payement, on les fait courir derrière leurs pensions pendant plusieurs mois. Il y a certains qui n’en reçoivent plus. Donc, je pense que pour ceux-là, il faudrait en tout cas plus de vigilance pour cette Poste », dira-t-il.
Selon M. Sarr, les engagements qui ont été pris à travers le comité de restructuration, les 7 mesures qui ont été prises, il y en a deux qui ont été réalisées.
M. Ibrahima Sarr de rajouter : « La première, elle n’a pas été bonne pour la Poste parce que le mécanisme du traitement de la compense était changé en défaveur de la Poste et cela s’est traduit par des pensions de trésorerie accrues, accentuées aussi par notre modèle de partenariat avec la Caisse de Dépôt et Consignation, qui refuse de retourner les fonds qu’elle avait captés du fait de la convention et au grand dam des épargnants de la Poste. La recapitalisation a été faite à un taux beaucoup plus acceptable qui permet à la Poste de mieux jouer sa mission de service public mais il en reste encore pour la reconstitution des avoirs des tiers, le changement institutionnel de Postefinance et la recapitalisation des différentes entités de la Poste. On nous dirait que le décret de faisabilité était dans le circuit. Il y a eu un changement, il faut vite procéder à cela mais aussi les autres structures telles que Postefiannace et EMS doivent aussi recapitaliser ».
Le coordonnateur du cadre unitaire des syndicats de la Poste estime que L’Etat doit apporter tout son concours en termes financier pour procéder au redémarrage des activités mais, l’Etat aussi, doit accompagner la Poste en lui octroyant les marchées tels qu’exécutés parce que toutes les Postes prospères, développées à travers différentes nations, c’est parce que, il y a un Etat fort qui, derrière, appuie, qui définit une orientation claire.
« Déjà, on a nommé un nouveau directeur général mais avec une orientation claire, tout cela doit être précédé par un diagnostic opérationnel et financier pour savoir où mettre l’argent, quelles sont les défaillances, essayer de les corriger, vers om devrons-nous aller et y aller très rapidement au bénéfice des travailleurs mais aussi des populations sénégalaises », dira-t-il.