Dans un communiqué lu par le ministre Houda-Imane Feraoun, le président Bouteflika s’est exprimé, jeudi, pour la première fois depuis le début de la contestation contre sa candidature à un 5e mandat. Il a salué le caractère pacifique des marches.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a appelé, jeudi 7 mars, dans un message diffusé par l’agence officielle APS, à « la vigilance » contre une possible « infiltration » de l’actuel mouvement de contestation contre sa candidature à un 5e mandat susceptible, selon lui, de provoquer le « chaos » en Algérie.
« Nombre de nos concitoyens et concitoyennes » ont manifesté « à travers les différentes régions du pays, afin d’exprimer pacifiquement leurs opinions », indique Abdelaziz Bouteflika, sans évoquer le mot d’ordre de rejet de sa candidature à la présidentielle du 18 avril.
Dans ce message délivré à l’occasion de la Journée internationale de la Femme du 8 mars, le chef de l’État, toujours officiellement hospitalisé en Suisse pour des « examens médicaux », « se félicite de cette maturité de (ses) concitoyens (…) et du fait que le pluralisme démocratique, pour lequel nous avons tant milité, soit désormais une réalité palpable ».
Vigilance contre « une éventuelle infiltration »
« Néanmoins, nous nous devons d’appeler à la vigilance et à la prudence quant à une éventuelle infiltration de cette expression pacifique par une quelconque partie insidieuse, de l’intérieur ou de l’extérieur, qui pourrait (…) susciter la Fitna (discorde) et provoquer le chaos avec tout ce qu’ils peuvent entraîner comme crises et malheurs », met-il en garde.
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« Je vous exhorte aujourd’hui tous, et en premier lieu les mères, à veiller à la préservation de l’Algérie, en général, et de ses enfants en particulier », ajoute-t-il, après avoir rappelé la « tragédie nationale » de la décennie de guerre civile (1992-2002).
« Autour de nos frontières se jouent des crises et des tragédies induites par le terrorisme (…) nous nous devons d’être prudents et vigilants afin de préserver notre cher pays », explique également Abdelaziz Bouteflika, réfutant toute « logique d’intimidation » dans ses propos.
« Nombreux sont les haineux à l’étranger à regretter que l’Algérie ait traversé, grâce à vous Algériens et Algériennes, paisiblement et sereinement, la déferlante du printemps arabe », poursuit-il, dénonçant « ces cercles » qui « n’ont jamais cessé de conspirer contre notre pays ».
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En annonçant sa candidature le 10 février, Abdelaziz Bouteflika a mis fin à des mois d’incertitudes sur ses intentions mais aussi déclenché une contestation contre lui jamais vue depuis qu’il a été élu la première fois il y a exactement 20 ans.
Âgé de 82 ans et affaibli par les séquelles d’un AVC en 2013, qui l’empêchent depuis de s’adresser de vive voix à ses concitoyens et ne lui autorisent que de rares sorties publiques, le président Bouteflika est hospitalisé depuis le 24 février à Genève (Suisse) pour des « examens médicaux périodiques », selon la présidence algérienne. Son retour en Algérie n’a toujours pas été annoncé.