Le Premier ministre libanais Saad Hariri a démissionné de la présidence du gouvernement. L’annonce inattendue a été d’abord rapportée par la chaîne saoudienne al-Arabiya, alors que Saad Hariri se trouve actuellement en Arabie saoudite, sa deuxième visite en cinq jours.
L’annonce de la démission de Saad Hariri, samedi 4 novembre, a surpris l’ensemble de la classe politique libanaise, y compris le camp du chef du gouvernement, rapporte notre correspondant à Beyrouth Paul Khalifeh. Dans des déclarations rapportées par la presse, le premier ministre affirme que l’ambiance actuelle au Liban ressemble à celle qui prévalait à la veille de l’assassinat de son père Rafic, en février 2005.
« J’annonce ma démission du poste de Premier ministre » a-t-il déclaré depuis l’Arabie Saoudite où il se trouve actuellement, dans une déclaration retransmise par la chaîne Al-Arabiya, financée par les Saoudiens.
« J’ai senti ce qui se tramait dans l’ombre pour viser ma vie » a notamment expliqué le premier ministre démissionnaire, assis derrière un bureau, devant un drapeau libanais, avant d’accuser le Hezbollah chiite d’être « le bras de l’Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes » et Téhéran d’avoir « créé des dissensions parmi les enfants d’un même pays, créé un Etat dans l’Etat […] jusqu’à avoir le dernier mot dans les affaires du Liban ».
Cette démission intervient au lendemain d’une rencontre à Beyrouth entre le Premier ministre libanais et le conseiller du guide suprême iranien, Ali Akbar Velayati. Ce dernier avait exprimé son soutien « au gouvernement présidé par Saad Hariri ».
Le départ surprise du Premier ministre survient aussi moins d’une semaine après une première visite à Riyad, au cours de laquelle il a été reçu par le prince héritier Mohammed ben Salman. Après la rencontre, Saad Hariri avait assuré que le royaume saoudien était soucieux de préserver la stabilité du Liban.
Mais depuis plusieurs semaines, un ministre saoudien proche de ben Salman multiplie les virulentes critiques et les menaces sur Twitter contre le Hezbollah, qu’il qualifie de milice terroriste à la solde de l’Iran. Thamer al-Sabhane a sommé à plusieurs reprises Beyrouth de prendre des mesures contre le parti chiite et a prévenu que de graves développements allaient se produire à l’avenir.