Au Brésil, le Parti des travailleurs a déposé, mercredi 16 août, la candidature de l’ancien président Lula, incarcéré pour corruption, à la présidentielle prochaine d’octobre 2018. Et ce malgré le fait qu’une loi l’interdise.
Même en prison, l’ancien président Luiz Inacio « Lula » da Silva veut être à nouveau chef d’État. Mercredi 15 août, le Parti des travailleurs (PT) a déposé sa candidature à l’élection présidentielle brésilienne, prévue pour octobre 2018, malgré la condamnation en appel de Lula à douze ans d’emprisonnement pour corruption et son incarcération depuis début avril.
Alors que les plus hauts représentants du PT se rendaient au tribunal électoral pour le dépôt de la candidature, quelques heures seulement avant la date limite, plusieurs milliers de partisans ont défilé devant la plus haute juridiction électorale
du Brésil en scandant « Libérez Lula » et « Lula président ».
Il a immédiatement été demandé par le bureau du procureur général que soit invalidée la candidature de Lula en vertu de la loi « Ficha Limpa » (casier vierge). Cette loi prévoit que les candidats ayant été condamnés en appel pour corruption sont exclus du scrutin présidentiel.
Une candidature qui pourrait être invalidée
Lula, qui figure en tête des intentions de vote pour l’élection présidentielle, avait officiellement été désigné candidat par le PT au début du mois daoût. Selon des sources au sein du parti, l’ancien maire de São Paulo, Fernando Haddad, a été choisi par le PT comme alternative si la candidature de Lula venait à être invalidée.
« Les gens pensaient que Lula ne survivrait pas dans les sondages et le contraire se produit », a déclaré Fernando Haddad aux journalistes après le dépôt de la candidature du PT. « Il est donné favori dans tous les cas de figure. Si le peuple veut voter pour lui, il devrait avoir le droit de le faire », a-t-il ajouté.
D’après les derniers sondages, un tiers des Brésiliens dit vouloir voter pour Lula si ce dernier est autorisé à se présenter à l’élection présidentielle, soit près du double des intentions de vote dont est crédité son plus proche rival, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Si la candidature de Lula venait à être invalidée, de nombreux partisans de l’ancien chef d’Etat devraient voter pour le nouveau candidat du PT en remplacement de Lula.