La Fédération internationale de football (FIFA) a annoncé ce 6 septembre 2017 qu’Afrique du Sud-Sénégal (2-1), disputé le 12 novembre 2016 en éliminatoires de la Coupe du monde 2018, sera rejoué en novembre 2017, « pour manipulation du match ». Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a en effet confirmé la décision de la FIFA de suspendre à vie l’arbitre ghanéen, Joseph Lamptey, qui avait sifflé un penalty imaginaire en faveur des Sud-Africains.
Un match de football à rejouer, surtout en éliminatoires ou en phase finale de la Coupe du monde, c’est extrêmement rare [1]. C’est pourtant ce qui va arriver aux Sénégalais et aux Sud-Africains, un an après la victoire controversée de ces derniers, le 12 novembre 2016, dans le groupe D des qualifications pour le Mondial 2018. Les « Bafana Bafana » s’étaient en effet imposés 2-1 grâce à un penalty sifflé par l’arbitre de la rencontre, suite à une faute de main imaginaire.
Or le Tribunal arbitral du sport (TAS), la juridiction suprême en matière de litiges sportifs, vient d’estimer que la Fédération internationale de football (FIFA) avait eu raison de « suspendre à vie » Joseph Lamptey pour « manipulation de match ».
Y a-t-il un commanditaire ?
Le Ghanéen avait été sanctionné par la Confédération africaine de football (CAF) pour 3 mois, puis à vie par la FIFA en mars 2017. Joseph Lamptey avait dans la foulée déposé un recours auprès du TAS pour contester l’accusation « d’influence illégale sur le résultat d’un match ». Mais l’instance basée en Suisse a rejeté sa demande.
Ni le TAS, ni la FIFA n’ont toutefois indiqué si la « manipulation du match » Afrique du Sud-Sénégal avait été commanditée. Et si « oui », par qui ?
Du côté de la Fédération sud-africaine (SAFA), on étudie la réponse à apporter à cette décision. Mais, une chose est certaine : elle remet un peu plus en cause les chances de qualification de l’équipe d’Afrique du Sud pour la Coupe du monde 2018.
Une chance supplémentaire pour l’équipe de Sénégal
L’annulation du résultat d’Afrique du Sud-Sénégal pourrait en effet rebattre en partie les cartes dans le groupe D. Les Sud-Africains n’ont plus qu’un point, au classement. Avec 5 points, les Sénégalais, eux, restent troisièmes derrières les Burkinabè (6 points) et les Cap-Verdiens (6 points).
Mais, avec le match à rejouer « dans le courant de novembre 2017 » (FIFA), les « Lions de la Téranga » auront droit à une seconde chance précieuse. Seul le premier de chaque groupe se qualifie en effet pour la phase finale du prochain Mondial, prévue du 14 juin au 15 juillet en Russie.
« Quelque part, on nous a rendus justice, s’est réjoui le président de la Fédération sénégalaise (FSF), M. Augustin Senghor. Pour le reste, c’est un match à rejouer et qui n’est pas encore gagné. Ils nous appartiendra d’en faire un résultat positif, en prenant un ou trois point supplémentaires ».
Propos d’Augustin Senghor recueillis par Eric Mamruth,
[1] Un des rares précédents remonte à septembre/octobre 2005, en éliminatoires de la Coupe du monde 2006. Un match entre l’Ouzbékistan et Bahreïn avait été rejoué, suite à une erreur d’arbitrage.
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JOSEPH LAMPTEY, UN ARBITRE EXPÉRIMENTÉ ET CONTROVERSÉ
A 42 ans, la carrière d’arbitre de Joseph Lamptey est peut-être finie mais elle aura été bien remplie. En une décennie, le Ghanéen a en effet officié durant les phases finales de la Coupe d’Afrique des nations 2015, des Championnats d’Afrique des nations 2014 et 2016 ou encore durant la CAN des moins de 23 ans 2011 (qualificative pour les JO 2012) ainsi que la CAN des moins de 17 ans 2009. Il était également au sifflet durant des matches d’éliminatoires de la Coupe du monde 2010 ou arbitre de réserve pour les Jeux olympiques 2016.
En octobre 2010, son arbitrage avait déjà fait polémique, en demi-finale retour de la Ligue des champions. Joseph Lamptey avait validé un but de la main grossier signé Michael Eneramo. L’attaquant de l’Espérance Tunis avait ainsi qualifié son club en finale, au détriment d’Al Ahly. La Confédération africaine de football avait ensuite démenti toute sanction envers l’intéressé, alors que la presse ghanéenne avait fait état de 6 mois de suspension…