« C’était comme une bombe atomique, tout est par terre », confiait ce jeudi matin, à l’antenne de Guadeloupe première, Dany Vergé, une habitante de l’île de Saint-Martin qui a dû passer la nuit dans une salle de bains, avec une machine à laver pour bloquer la porte.
« L’immeuble où j’étais tremblait, raconte-t-elle. On avait l’impression qu’il allait imploser. Les feuilles de tôle se sont arrachées. […] Après, le vent et l’eau sont entrés dans la maison. Et comme il y avait des objets, c’était un fracas infernal. […] Je suis sortie très tardivement et tout était soufflé, éventré. On n’en croyait pas nos yeux ! »
Un pont aérien doit être mis en place dès ce jeudi à partir de la Guadeloupe, île française, afin d’acheminer des secours vers les zones sinistrées. Mais la tâche s’annonce extrêmement compliquée, vu l’ampleur des destructions. Le risque de découvrir de nouvelles victimes est très probable.
« Nous n’avons pas, y compris avec les sapeurs-pompiers, exploré toutes les parties de l’île, prévient le préfet de Guadeloupe, Eric Maire. Donc, nous risquons malheureusement de faire d’autres découvertes. Ce qui nous gêne actuellement, c’est que nous n’avons pas une connaissance précise de la situation. Nous ne savons donc pas combien il y a de blessés, par exemple, qu’il faudrait soigner. »
« Nous avons des problèmes avec l’hôpital, qui ne fonctionne plus. Les salles d’opération sont inondées. Si vous avez des chirurgiens et pas de salle d’opération, ça ne sert pas à grand-chose. Ensuite, nous allons mobiliser des personnels et des moyens des Antilles, qui viendront bien sûr de Guadeloupe, mais aussi de Martinique et de Guyane », explique M. Maire.
► Saint-Barthélemy
Deux jeunes habitants de Saint-Barthélemy, Manuel Gréaux et Steeven Lacaze, ont témoigné de leur « nuit atroce » dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Ils se sont filmés dans une voiture, pour recharger leur téléphone.
Il faudra « des semaines et des mois » avant un retour à la normale de l’électricité à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, a pour sa part estimé le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy. « Nos moyens de production sur chacune des deux îles sont toujours arrêtés » et les réseaux de distribution y ont aussi subi des dégâts « considérables », a-t-il indiqué sur Europe 1.
Il n’y a plus de courant électrique sur les deux îles depuis le passage de l’ouragan Irma et EDF n’est pas en mesure de prédire à quel moment la production assurée par les deux centrales opérées sur les îles pourra reprendre.
Emmanuel Macron bientôt dans les zones sinistrées
A Paris, l’Elysée indique que le président de la République se rendra sur les lieux touchés par l’ouragan dès que cela sera possible sans gêner l’action des secours et que les conditions météorologiques le permettront.
Mercredi soir, après s’être rendu à la cellule de crise installée au ministère de l’Intérieur, Emmanuel Macron a déclaré que le bilan du passage du cyclone Irma serait « dur et cruel » et qu’il y aurait « des victimes à déplorer » à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où « les dégâts matériels sont considérables ».
Le chef de l’Etat a promis « la solidarité de la nation », annonçant la mise en place d’un fonds d’urgence pour déployer un « plan national de reconstruction le plus rapidement possible ».