Les impactés du TER du département de Dakar ont organisé ce vendredi 9 août 2024 une conférence de presse aux alentours de la gare de maintenance du TER de Colobane pour exiger leur recasement. Ils menacent de descendre dans la rue d’ici 15 jours si rien n’est fait pour solutionner le problème.
Mme Fatou Dione, présidente des femmes impactées du TER, a souligné : « Nous avons été discriminés. De 2017 jusqu’en 2019, nous sommes partis voire toutes les autorités pour leur dire ce qui se passe dans le département de Dakar. Le projet est passé dans beaucoup de département, comme ça fut le cas de Dakar. Nous avons signalé dès le début du projet, que nous avons été discriminés dans le recensement, dans l’indemnisation aussi. Nous n’avons pas eu une oreille attentive de la part des autorités. Nous pointons un doigt accusateur à l’APIX. Depuis 2018, la promesse faite aux impactés concernant le recasement des impactés avec 40 hectares à Lac Rose, à notre grande surprise, lors de la visite du site, l’APIX qui représentait l’Etat, nous a fait savoir que le département de Dakar n’en fait pas partie et cela concerne Pikine te Rufisque. D’ici quelques jours, si l’Etat ne solutionne pas cette affaire, nous n’excluons pas de descendre dans la rue pour faire face. Nous réclamons le recasement le plus rapidement possible sinon d’ici 15 jours, nous allons descendre sur le terrain ».
Quant à M. Mbakhane Sall, porte-parole du Collectif des impactés du TER du département de Dakar, il avance : « Comme vous le savez tous, la Banque africaine de Développement fait partie des banques qui ont financé le projet TER. Ce projet a été exécuté l’Etat du Sénégal mais il se trouve aujourd’hui, c’était exécuté avec beaucoup d’irrégularités. C’est la raison pour laquelle, nous sommes ici aujourd’hui. Pour rappel le 9 juin 2019, nous avions déposé une plainte auprès de la Banque Africaine de Développement plus particulièrement au mur, c’est-à-dire la banque africaine de développement a en son sein un mécanisme indépendant de recours. C’est-à-dire s’il y a un projet et qu’il y a un problème, la Banque donne aux communautés l’opportunité de se plaindre pour que des corrections soient apportées, c’est que, nous, nous avons fait mais nous n’avions pas commencé par ça parce que tout simplement le gouvernement passé était resté aphone à nos revendications, il y avait de la mauvaise volonté, il y avait comme une volonté de saboter, voire même de détruire et de tuer, c’est en cela que nous nous sommes orientés vers le mur ».
Il estime qu’ils ont déposé une plainte et c’est une plainte qui a été sabotée déjà par l’Etat du Sénégal parce qu’il fallait partir en conciliation.
Et pour la conciliation, il dit que l’Etat a dit plus particulièrement l’APIX qu’il n’y a pas assez de personnel pour traiter les dossiers.
Il poursuit : « Nous avions compris qu’il y avait une volonté manifeste de saboter, de détruire. Sur ce, la banque nous a proposé d’aller en vérification de conformité, ce qu’on a fait et ce qui nous a pris 5, 6 ans. Aujourd’hui, la vérification de conformité atteste que l’Etat du Sénégal a tort, que les politiques de la banque n’ont pas été mises en branle. L’APIX a fauté sur toute la ligne alors qu’il faut réparer, c’est ce que la Banque a dit et ça, c’est sous l’entremise de son administration, donc, une décision est là, L’Etat du Sénégal réparez le dommage que vous avez causé aux impactés, restaurez-les impactés dans leur droit, donc, c’est là où nous en sommes aujourd’hui ».
Le collectif crie à la discrimination
M. Sall souligne que pour ce faire, la banque avait mis sur pied un plan d’action de correction, cela fait 7 mois ce plan d’action est là et rien n’est fait, l’Etat n’a rien fait, la direction de la banque n’a rien fait.
« Maintenant comme nous sommes dans un pays de droit, la presse est là, alors on a décidé d’informer l’opinion mais aussi d’informer les autorités encore une fois paracerque, on leur a déjà adressé des lettres. Et jusqu’à présent, aucune réponse. Alors, à part ça, il y a le fait que la banque avait demandé à ce que les impactés soient recasés. Pour ce recasement, rien n’est fait. On assiste encore à une discrimination pour ce recasement, Dakar est exclue et si j’ai dit que Dakar est exclue, cela veut dire que Cyrnos n’en fait pas partie, Hann Parc n’en fait pas partie, cité Keur Yarakh n’en fait pas partie, Colobane n’en fait pas partie, voilà que la situation que nous vivons », dixit M. Sall.
Ils demandent au Président de la Republique qui est le garant des responsabilités, des libertés individuelles et collectives, de faire preuve de volonté politique et de régler la question des impactés du TER.
Et M. Sall e rajouter : « Cette question n’a que trop durer. Aujourd’hui que nous avions une décision du conseil d’administration de la banque, il ne faut pas que la banque semble plus sérieuse que l’Etat du Sénégal. Si la banque va jusqu’à décider à ce les impactés soient restaurés dans leur droit, il ne faut pas que l’Etat soit en reste. C’est une situation certes qu’ils ont hérité du Président Macky Sall mais je pense qu’ils ont été élus pour régler le problème des sénégalais ».
2000 familles concernées
« Aujourd’hui, nous sommes plus de 2000 familles, ce n’est pas seulement que c’est Dakar qui est concernée, certes Dakar a un problème avec le recasement mais le collectif des impactés du TER qui a porté plainte auprès de la banque regroupe 2000 dossiers. Donc, c’est une bonne frange de la population qui est en danger. Et je pense que la question du TER a été porté en question écrite par Ousmane Sonko, donc, c’est un dossier qu’il connait très bien. Moi, je pense que, si vraiment, vous êtes décidé à régler le problème des sénégalais, si vous voulez réellement régler la question du TER, vous n’avez pas besoin d’intermédiaires », a précisé M. Sall.